Ces dernières années, les tiers-lieux montent en puissance dans le rural comme dans l’urbain. À contre-courant des tendances normatives ou des logiques d’institutionnalisation, Sylvia Fredriksson, designer et enseignante-chercheure à l’École supérieure d’art et de design d’Orléans, et Antoine Burret, sociologue et chercheur à l’Institut des sciences des services au centre universitaire d’informatique de l’université de Genève, nous ouvrent à une autre lecture de cette notion et des pratiques qu’elle recouvre. Notamment à partir des tiers-lieux libres et open source, ils inscrivent ces lieux dans les enjeux de l’Anthropocène et les réhabilitent comme espaces de rencontres, de sociabilités, producteurs de communs, ancrés dans les territoires et leur environnement extérieur.
Une approche sensible, par le design du milieu et des instances démocratiques, qui soulève les limites d’une approche marketing et pointe le risque d’une catégorie fourre-tout à l’heure de l’épuisement des services publics.
À la croisée des enjeux de société de l’information, de surveillance, de crise sociale et écologique, les tiers-lieux ouvrent des espaces politiques pour se saisir de ces alertes et créer de nouvelles alliances. Ils sont aussi des lieux de transformation du dialogue avec l’acteur public, qui l’obligent à repenser son fonctionnement et ouvrent à des innovations juridiques.
Les tiers-lieux semblent être entrés dans le vocabulaire politique courant, pouvez-vous retracer les grandes étapes de la montée en puissance de cette notion ?
Antoine Burret – Il y a plusieurs manières d’aborder cette notion. Le terme de « tiers-lieu » apparaît à de nombreux moments dans la littérature, comme en 1500 chez certains démonologistes qui associent le tiers-lieu au Purgatoire. Jacques Lacan en parle très bien aussi, quand il considère la lettre comme un tiers-lieu où l’auteur et le destinataire se rejoignent en un endroit qui ne serait ni le lieu de l’auteur, ni celui du destinataire. Puis il y a ce moment clé où ce terme fut consacré par les sciences sociales américaines au travers du travail du sociologue Ray Oldenburg qui l’emploie pour le conceptualiser au prisme de certaines évolutions urbanistiques. Le concept se déploie ensuite partout dans le monde, pour, de manière générale, nommer des lieux de sociabilités.
En francophonie particulièrement, ce concept de tiers-lieu va finalement être utilisé pour illustrer les récentes évolutions de pratiques de travail et de production collaborative : les fab lab, le coworking notamment. Cette évolution de la compréhension du terme tiers-lieu reflète en filigrane une évolution des formes de sociabilités.
Comment compte-t-on les tiers-lieux en France ?
Sylvia Fredriksson – J’aimerais tout d’abord retourner la question posée : « Comment ne pas compter les tiers-lieux ? » Il s’agit en effet de ne pas réduire notre compréhension du tiers-lieu à celle de lieu physique institué, et de donner sa chance à chaque situation de sociabilité, éphémère ou pérenne, d’être reconnue comme expérience de tiers-lieu à potentialiser. La question pourrait alors être reformulée ainsi : « Comment appréhender et protéger la pluralité des expériences en tiers-lieu qui émergent sur nos territoires, en tant qu’elles font “action publique” ? » Comment y articuler des politiques publiques par des approches qui ne chercheraient pas à les inventorier et les quantifier selon des logiques normalisantes ? C’est une question de design de nos instances démocratiques1 mais aussi d’écologie, qui met en tension l’idée de reproductibilité technique, et pointe le risque d’artificialisation de l’environnement humain, dès lors que celui-ci est compris comme entièrement technique et reproductible, c’est-à-dire en dehors de son milieu extérieur.
À une approche technocratique, de science objective ou d’ingénierie à grande échelle, où l’État et les institutions viendraient apposer des normes ou vérifier leur application au sein de tiers-lieux reconnus comme tels, il s’agit d’opposer la question « qu’est-ce qui compte ? » dans une perspective de design du milieu2.
Or, je crois que les expériences en tiers-lieu sur nos territoires font émerger des formes de relation d’attention et de réciprocité avec les milieux de vie, des « deals » comme dirait Yoann Duriaux, un des initiateurs du mouvement des tiers-lieux libres et open source. Ce sont ces relations entre différentes entités d’un territoire qui instituent des situations en tiers-lieu à reconnaître et protéger. Un design des milieux voudrait dire proposer d’orienter le regard non plus vers l’objet, c’est-à-dire le lieu, mais vers le sujet, c’est-à-dire la communauté au sens large, et prendre soin des sociabilités dont a parlé Antoine. Il s’agit d’identifier davantage les mécanismes et les liens qui composent un écosystème. Ce fût l’objet de notre travail avec Yoann Duriaux autour de l’idée de marque collective de certification3, qui cherchait à créer des solidarités et des reconnaissances entre pairs sans exclure ou inclure. C’est-à-dire, trouver des régimes de soutien qui pensent le milieu dans sa totalité en sortant de dichotomies comptables « j’en suis ou je n’en suis pas ».
Quelles définitions et quels enjeux des tiers-lieux ?
Antoine Burret – Il y a, à mon sens, une différence entre la manière dont le concept est appréhendé en France et dans le reste du monde. Au Japon, en Inde, en Nouvelle-Zélande ou en Amérique du Nord la compréhension du tiers-lieu reste fortement influencée par le travail d’Oldenburg avec cette dichotomie entre l’intime et le professionnel, et un entre-deux qui serait le lieu d’une sociabilité pure, en référence aux travaux de Georg Simmel. On voit d’ailleurs comment en Amérique du Nord ce concept est particulièrement saisi par la rhétorique du marketing notamment dans les industries du retail.
En France, une politique publique spécifique vise à faire des tiers-lieux une filière professionnelle pour soutenir les pratiques de nombreux acteurs en France. Le gouvernement français et l’association nationale France Tiers-Lieux consacrent dans ce sens une définition qui conçoit les tiers-lieux comme « des espaces physiques pour faire ensemble ». C’est une définition très productiviste du concept. On passe alors de lieux de sociabilité où – pour reprendre les termes d’Oldenburg – les rencontres n’ont pas d’autre but que la « joie » d’être ensemble, à des lieux de rencontre permettant aux personnes de travailler, concevoir et créer quelque chose ensemble.
Ces différentes compréhensions, qu’elles soient marketing ou institutionnelle, tendent à estomper une dimension plus politique du tiers-lieu que l’on retrouve à travers l’histoire. Les tiers-lieux comme lieux de sociabilité ont toujours joué un rôle clé dans la vie sociale et la vie politique. Jürgen Habermas, Alexis de Tocqueville ou Gabriel Tarde l’évoquent déjà quand ils traitent des cafés, des tavernes ou des salons littéraires au xviiie siècle. Au début du xxe siècle, les bourses du travail et les maisons du peuple ont également joué ce rôle dans la vie ouvrière. Nous bénéficions maintenant d’un certain recul sur les relations entre les tiers-lieux et les enjeux politiciens. Cette histoire accidentée doit être un repère pour les tiers-lieux d’aujourd’hui.
Sylvia Fredriksson – Pour relier ce questionnement au champ des communs, on peut regarder le tiers-lieu comme un processus social, une co-activité qui considère les processus de transformation des acteurs.
Pourquoi ce regain des tiers-lieux aujourd’hui ?
Antoine Burret – Il y a plusieurs facteurs, parmi lesquels un facteur marketing. Pour faire face à l’évolution des habitudes de consommation et notamment l’essor du e-commerce, les responsables marketing de grandes marques ont vu dans le concept de tiers-lieu une manière de travailler sur l’expérience de marque et le sentiment de communauté. Certaines grandes marques tentent vraiment de développer l’idée que leurs magasins doivent devenir le lieu de sociabilité de leur communauté.
En France, derrière l’idée d’un lieu physique pour faire ensemble, on observe une tendance à installer dans les tiers-lieux tout un tas de services publics : La Poste, guichet Pôle emploi, etc. Dans certains territoires, les tiers-lieux deviennent un genre de maison de services publics un peu fourre-tout pour répondre à des formes de désert administratif.
Un design des milieux voudrait dire proposer d’orienter le regard non plus vers l’objet, c’est-à-dire le lieu, mais vers le sujet, c’est-à-dire la communauté au sens large, et prendre soin des sociabilités.
Mais ces reprises par les grands groupes et les acteurs publics sont à mon sens conjoncturelles. Elles sont souvent des tentatives de réponses surplombantes aux besoins qui s’expriment chez les habitants des petites villes, des centres urbains ou des zones rurales. Et on l’a vu notamment pendant la crise sanitaire où les tiers-lieux ont permis à de nombreuses communautés de se saisir du monde. Si l’on tire ce fil, on peut voir dans les tiers-lieux un moyen pour les communautés d’habitants d’assurer les conditions de leur propre subsistance. Ce regain d’intérêt que connaissent les tiers-lieux peut sans doute s’expliquer par un besoin de plus en plus affirmé par les habitants d’être autonomes et de construire de nouvelles solidarités.
Comment les tiers-lieux fonctionnent-ils par rapport aux acteurs publics (élus, agents locaux) et privés du territoire, de la commune, du quartier ? Comment distingue-t-on les tiers-lieux publics, privés, informels ?
Sylvia Fredriksson – En observant les démarches de certains tiers-lieux libres et open source en France, j’ai été frappée par le fait que les acteurs se reconnaissaient en tant que lanceurs d’alerte. La naissance des tiers-lieux est en effet conjointe à celle d’une société de l’information qui s’ouvre, une société numérique et une potentielle société de surveillance qui se développe. Se posait là des enjeux de gouvernance de l’information, de pouvoir, avec des citoyens et des militants conscients de la nécessité de garder un certain contrôle sur la technique et ses effets juridiques et politiques. Lanceurs d’alerte, pour comprendre et se saisir de la société de l’information dans laquelle nous vivons. Mais aussi lanceurs d’alerte pour appréhender les enjeux sociaux et écologiques qui nous traversent, et faire du tiers-lieu l’espace politique qui permet d’avoir des prises sur toutes ces questions. Moi je comprends le tiers-lieu libre et open source comme un cadre à faire advenir pour recevoir ces alertes et les traiter si elles ne sont pas prises en charge de façon démocratique par les instances politiques.
Faire tiers-lieu, c’est créer un cadre de réception de ces alertes, qui permet de partager ces préoccupations et d’accueillir tous les individus, citoyens, élus, et toutes les formes d’organisations et entités, publiques, privées, communs, etc.
Antoine Burret – A priori hors de France, les tiers-lieux sont souvent une affaire privée dans laquelle l’acteur public vient parfois s’immerger pour prendre la température, sauf peut-être au Japon où l’Agence nationale de la recherche en construction a intégré le sujet dans ses prérogatives. En France, il y a quasiment une politique publique des tiers-lieux où l’acteur public se positionne comme un soutien pour structurer le domaine en filière. Par son activité l’acteur public tente de construire un véritable marché des Tiers-lieux. Les villes et les régions ont depuis les débuts subventionné les acteurs associatifs dans leurs explorations en ce domaine. Depuis quelques années, l’État et quelques acteurs économiques commencent à investir massivement et je me demande comment cela va impacter les pratiques sur le long terme. Les tiers-lieux sont ontologiquement des foyers de la critique sociale et politique. Aujourd’hui je ne suis pas certain que ce soit cette dimension qui soit portée dans les investissements.
Quels sont les types de projets de tiers-lieu et de relations avec les collectivités locales ?
Antoine Burret – A priori, il y a autant de types de tiers-lieux que de communautés et de territoires. On retrouve bien sûr quelques invariants sur les services qui sont proposés, que ce soit un café, un espace collectif de travail, un atelier avec des outillages partagés, un jardin, une champignonnière, une cuisine, etc. Les possibilités sont innombrables. Tous ces services sont des moyens pour créer de la convivialité entre les personnes et leur environnement.
Pour les relations avec les collectivités, c’est aussi très diversifié. Lorsque les initiatives sont portées par des acteurs associatifs, les collectivités viennent souvent pour subventionner mais ce n’est pas une fin. En ce moment pas mal de collectivités veulent leurs tiers-lieux et pour cela s’engagent à les financer quasi exclusivement. Les tiers-lieux se retrouvent alors dans la même situation que les institutions culturelles, ce qui n’est pas tenable sur le long terme. C’est pourquoi on observe une tendance des acteurs publics à se dessaisir de la gestion des tiers-lieux après quelque temps. Par exemple, à Guéret, la Quincaillerie4 est en train d’opérer un passage au statut de société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) alors qu’il s’agit d’un tiers-lieu jusqu’alors entièrement financé par l’acteur public et dont les personnes qui y travaillent sont des administrateurs publics.
Je pense que la volonté des collectivités de voir des tiers-lieux sur leurs territoires doit être investie comme une opportunité de construire des nouveaux partenariats entre les acteurs publics, les acteurs privés et les particuliers : des PPPP (partenariats publics privés particuliers) pour dépasser les classiques partenariats publics-privés. C’est ce que nous expérimentons à l’échelle nationale dans le cadre du programme Pouvoir d’agir en tiers-lieux, que l’on porte avec La Myne5 grâce au soutien de la Fondation de France.
Ce regain d’intérêt que connaissent les tiers-lieux peut sans doute s’expliquer par un besoin de plus en plus affirmé par les habitants d’être autonomes et de construire de nouvelles solidarités.
Sylvia Fredriksson – Historiquement, en France, les tiers-lieux libres et open source déploient des logiques de réseau, de maillage plus ou moins formel, pour partager leurs questionnements, leurs approches des territoires, leurs positionnements, méthodes et ressources. Révéler des proximités et des solidarités entre les communautés permet de conduire une réflexion sur leurs modalités d’action, et sur la manière dont celles-ci peuvent, ensemble, infléchir les politiques publiques ou faire action publique.
Par exemple, La Myne à Villeurbanne essaie de travailler en regard de la métropole de Lyon, parfois « avec », parfois « à côté ». Il y a une volonté transformative dans la manière même de dialoguer avec l’acteur public, notamment à travers la logique d’appel à projets que l’on essaie de transformer en appel à communs6. C’est-à-dire, comment, au lieu de répondre chacun pour soi à un appel à projet de la ville, ensemble avec d’autres on va montrer que l’on est déjà une coalition, dans des logiques qui dépassent nos propres entités. Nos liens sont mis en avant dans la manière de répondre aux appels à projets, ainsi on transforme et on propose à la ville de s’emparer de cette méthode, d’en faire une politique publique pour cesser de mettre en concurrence les tiers-lieux et les associations et pour les faire s’articuler entre elles. Les appels à communs sont un levier que l’on appelle à se développer.
De la même manière, le travail mené à La Myne ou à l’Hôtel Pasteur à Rennes sur les contrats ou les cadres de réciprocité7 sont d’autres logiques intéressantes. Ainsi, quand les acteurs entrent en contact, ils commencent par discuter ce qu’ils peuvent s’apporter l’un à l’autre, sans présupposer des modalités d’interaction, et en élargissant la notion de valeur au-delà des notions monétaires, financières, etc. Il y a vraiment une reprise en main de la notion de valeur dans toutes ses dimensions, humaine, sociale, économique, écologique et ça permet de pluraliser les alliances.
Les formes d’expérimentations que nous menons sont des prises de risque pour l’ensemble des acteurs. Parmi ces expérimentations, certaines ne marchent pas d’ailleurs. On ne cherche pas une reconnaissance des pouvoirs publics, on cherche à travailler des cadres pour que les gens soient bien, pour émanciper les personnes tout en les sécurisant. Il y a une urgence des questions sociales, une urgence à ne pas cloisonner les démarches et éviter que des gens s’y reconnaissent et d’autres s’en sentent extérieurs. Être acteur d’un tiers-lieu libre et open source, c’est être « médialiste » au sens du philosophe Yves Citton8, c’est-à-dire prendre soin des différentes « médiations à travers lesquelles s’articulent et se trament nos interactions sociales. [...] Ce qu’ont en commun ces médiations, c’est de nourrir une relation qui alimente la vie des parties prenantes, en atténuant autant que possible la violence des rapports de force qui structurent leurs situations réciproques, généralement inégales ». Il s’agit donc de ne pas considérer que nous sommes tiers-lieux mais que nous faisons tiers-lieu.
En quoi les tiers-lieux sont-ils porteurs d’innovation juridique ?
Antoine Burret – L’attention devrait être davantage portée sur les usages des tiers-lieux que sur les tiers-lieux en tant qu’infrastructures. Les juristes qui sont allés observer ce qui se passait dans les tiers-lieux ont d’ailleurs constaté plusieurs cas de formes d’actions originales ou expérimentales qui mettent en tension les formes juridiques instituées. C’est notamment le cas dans plusieurs tiers-lieux étudiés dans le cadre de l’expérience Juristes embarqués9 ou bien même dans le cadre du programme La preuve par 710.
De la même manière, dans le cadre de Pouvoir d’agir en tiers-lieux, nous allons explorer les nouvelles typologies de partenariats qui se structurent dans les tiers-lieux et évaluer leur capacité à faire jurisprudence. Nous allons travailler durant les trois prochaines années avec sept tiers-lieux d’échelles différentes dans toute la France pour expérimenter de nouvelles formes de partenariats qui naissent au travers des usages des tiers-lieux. Par exemple, dans l’Oise à l’Hermitage11 se pose la question de l’entretien d’un patrimoine forestier privé mais qui recouvre une grande importance dans le village. Ici l’enjeu est de structurer une forme de gestion commune de la forêt qui mettrait en responsabilité la diversité des usages et des usagers de la forêt. À Prats-de-Mollo-la-Preste dans les Pyrénées-Orientales, le projet d’autonomie énergétique du village va se discuter au travers d’un lieu de sociabilité dans lequel les Pratéens pourront se rendre quotidiennement. C’est un véritable projet structurant qui pourrait se concevoir dans un tiers-lieu avec l’ensemble des personnes concernées à l’échelle de la commune. Avec ce programme on contribue à d’autres initiatives de ce genre à Guéret, à Villeurbanne, à Nantes. L’objectif est de structurer des formes de partenariats entre le public, le privé les particuliers autour de problématiques qui les concernent tous. Cela soulève de nombreuses questions notamment la valorisation des contributions citoyennes dans les projets d’intérêt général. Comment, au travers des tiers-lieux, des projets qui sont d’intérêt général peuvent être pris en main par de nouvelles coalitions d’acteurs.
Sylvia Fredriksson – Revenons sur l’exemple du CDI communautaire développé par La Myne et Oxamyne12. Si nous parvenons à engager cette démarche, qui consiste à prendre soin des personnes et à réinventer des cadres de protection des individus tout en s’adaptant à leurs contraintes de vie, c’est parce qu’une forme de créativité juridique est rendue possible par une grande attention aux relations. Cette démarche donne à voir des approches renouvelées de la construction du droit, où celui-ci est un matériau des commoners à partir de leur situation de vie. Je trouve intéressante la figure du « juriste embarqué », c’est-à-dire au plus proche du territoire. Les initiatives de laboratoires populaires juridiques13 ou Juristes embarqués14 sont à encourager. Le travail du droit dans le champ des communs ces dernières années plaide pour un pluralisme juridique, pour des approches situées du droit. Il s’agit avant tout de consacrer des situations collectives où le droit se réinvente à partir de l’expérience, et constitue une ressource pour les communs. La fabrique du droit est à défendre en tant qu’expérience politique collective que le tiers-lieu peut contribuer à faire advenir.
www.biennale-design.com/saint-etienne/2019
Petit V., « L’éco-design : design de l’environnement ou design du milieu ? », Sciences du design févr. 2015, no 2,
Marque collective de certification : ; Fredriksson S. et Duriaux Y., « Tiers-lieux libres et open source : repolitisation des pratiques et mécanismes de recon-naissance au sein de configurations collectives », L’Observatoire juill. 2018.
laquincaillerie.tl/
lamyne.org
politiquesdescommuns.cc appel-a-communs
Construire_des_communs/Contribution
Citton Y., Contre-courants politiques, 2018, Fayard.
la27eregion.fr
lapreuvepar7.fr
hermitagelelab.com
oxamyne.fr/
remixthecommons.org
Guillot L., Juristes embarqués : une exploration juridique pour l’épanouissement des communs, rapport, 21 mai 2021,
notesondesign.org biens communs definitions